Akha


[fr] Les Akha résident aujourd’hui dans des élévations géographiques qui s’étendent sur quatre pays frontaliers : la province chinoise de Yunnan, le Laos, la Birmanie et la Thaïlande, où ils ont élus domicile en conséquence des guerres civiles, des multiples invasions et autres contretemps historiques qui ont relativement épargné le pays du Sourire. Leurs origines restent incertaines, selon certains, ils seraient originaires du Yunnan, mais les sages Akha sont formels : le berceau de ces indigènes serait la frontière tibétaine.
Aujourd’hui, les Akhas, également appelés Kaw ou Akha-Ekaw, peuvent surtout être aperçus au nord de la Thaïlande, dans les provinces de Chiang Rai et Chiang Mai, où ils font office de principale minorité appartenant aux fameuses « tribus des collines ». Les données démographiques ne sont pas légion, mais leur nombre est estimé à 400 000. La détérioration des conditions écologiques ainsi que leur réclusion dans les hauteurs montagneuses, souvent hermétiques au progrès de la médecine, sont les principaux facteurs de la stagnation démographique qui caractérise ce peuple.
Subordonnés à un mode de vie rudimentaire, conditionné par les tergiversions météorologiques et la générosité des terres du nord thaïlandais, les Akhas subsistent grâce à l’agriculture, et se nourrissent principalement de soja, de légumes et de riz, et tiennent une place particulière dans la tradition Akha. La production de l’Opium, autrefois abondant dans les contrées occupées par les membres de la tribu Akha, a été prohibée par le gouvernement thaïlandais.
Si l’économie de subsistance et la culture rentière restent largement la norme parmi les Akhas, d’autres formes de commerce se sont peu à peu développées, sous l’influence des contacts répétés avec l’extérieur. Le coton, l’opium et le pavot ont peu à peu étoffé les sources de revenu des Akhas, et la revente de marchandises achetées dans les villes est de plus en plus privilégiée par certaines familles.
Aujourd’hui, les Akhas se trouvent sollicités par l’industrie du tourisme, parfois contre leur gré. Cela se concrétise par « l’immersion » de touristes étrangers dans la vie de tous les jours de la tribu Akha en Thaïlande, participant ainsi aux activités halieutiques, à la confection des artefacts typiques et des costumes traditionnels. Bien que les péripéties de ces incursions restent le plus souvent mises en scène par les tour-opérateurs, elles suscitent un engouement croissant, particulièrement de la part des voyageurs issus de l’Europe de l’Ouest.
Les Akhas sont facilement reconnaissables par leur style vestimentaire coloré. Les femmes s’habillent en leggings larges et chemise noire courte, et portent une escarcelle décorée de perles blanches. En période de froid, elles arborent une veste ample dont les poignets et revers sont massivement brodés. L’artefact le plus exubérant des femmes akha reste la coiffe qui varie en fonction de l’âge ou de la situation familiale. L’habit des hommes est plus sobre, et se compose généralement d’un pantalon large de couleur sombre et d’une veste élaborée.


[en] The Akhas now reside in geographic elevations that span four border countries: the Chinese province of Yunnan, Laos, Burma and Thailand, where they have taken up residence as a result of civil wars, multiple invasions and others. historical setbacks which relatively spared the Land of Smiles. Their origins remain uncertain, according to some, they would be from Yunnan, but the Akha sages are categorical: the cradle of these natives would be the Tibetan border. Today, the Akhas, also called Kaw or Akha-Ekaw, can mainly be seen in northern Thailand, in the provinces of Chiang Rai and Chiang Mai, where they serve as the main minority belonging to the famous « hill tribes » . The demographic data are not legion, but their number is estimated at 400,000. The deterioration of the ecological conditions as well as their confinement in the mountainous heights, often hermetic to the progress of medicine, are the main factors of the demographic stagnation which characterizes this. Subordinated to a rudimentary way of life, conditioned by the weather procrastination and the generosity of the lands of northern Thailand, the Akhas subsist on agriculture, and feed mainly on soybeans, vegetables and rice, and hold a special place in Akha tradition. The production of opium, once abundant in areas occupied by members of the Akha tribe, has been banned by the Thai government. While subsistence economy and rentier culture remain largely the norm among the Akhas, other forms of commerce have gradually developed under the influence of repeated contacts with the outside world. Cotton and opium have gradually increased the Akha’s sources of income, and the resale of goods purchased in the cities is increasingly favored by some families. Today, the Akha find themselves solicited by the tourism industry, sometimes against their will. This is materialized by the « immersion » of foreign tourists in the daily life of the Akha tribe in Thailand, thus participating in fishing activities, making typical artefacts and traditional costumes. Although the twists and turns of these forays are mostly staged by tour operators, they are arousing growing enthusiasm, particularly among travelers from Western Europe. Akhas are easily recognized by their colorful dress style. The women dress in wide leggings and a short black shirt, and wear a purse decorated with white pearls. In cold weather, they wear a loose jacket with heavily embroidered cuffs and lapels. The most exuberant artefact of Akha women is the headdress, which varies according to age or family situation. Men’s clothing is more subdued, and usually consists of dark-colored wide pants and an elaborate jacket.